DIVERSIFICATION
Des pommes à croquer à Saint-Maur
Une envie de pommes à croquer à deux pas de Châteauroux ? C’est désormais possible depuis le 11 septembre tous les samedis matins au Verger d’Agathe, situé à Saint-Maur. Proposer sa production à la cueillette est en effet le défi que s’est lancé Pierre-Marie Dudefant, en s’installant.
Une envie de pommes à croquer à deux pas de Châteauroux ? C’est désormais possible depuis le 11 septembre tous les samedis matins au Verger d’Agathe, situé à Saint-Maur. Proposer sa production à la cueillette est en effet le défi que s’est lancé Pierre-Marie Dudefant, en s’installant.
A La Guillotine à Saint-Maur, l’exploitation familiale était jusqu’il y a peu orientée vers les grandes cultures, et notamment les porte-graines. En reprenant le flambeau au départ en retraite de son père, celui qui a été pendant douze ans conseiller en assurance et patrimoine avait la volonté d’apporter un souffle nouveau. « Je voulais diversifier l’activité agricole pour ne plus être uniquement dépendant des cultures céréalières. A l’automne 2018, après avoir pris contact avec des producteurs de pommes, je me suis dit que ce type de production collait avec mon projet de diversification, ma volonté de contact avec les consommateurs, retrace Pierre-Marie Dudefant. Je me suis alors tourné vers un conseiller privé du côté de Saint-Martin-d'Auxigny (18), pour organiser mon plan d’attaque, déterminer quelle parcelle était adéquate ainsi que les variétés à implanter ». Ainsi est né le Verger d’Agathe. Après un apport de 100 tonnes de fumier sur des sols sableux, depuis février 2020, les plantations vont bon train. Les derniers pommiers ont été mis en terre en mars dernier. En tout, ce sont dix variétés de pommes qui constituent le verger, pour échelonner la récole et donc étaler la cueillette sur près de deux mois.
Deux mois de cueillettes
Sur des rangs de 80 m de long se succèdent jonagold, golden, belchard, gala, dalinette, canada, daliclass, dalireine, topaz red, renoir. L’espacement inter rang a été réfléchi pour faciliter la récolte manuelle. « Le principe est simple. Le public vient le samedi matin cueillir les pommes disponibles dans les rangs ouverts à la cueillette, c’est-à-dire sur les premiers pommiers plantés ; ceux de l’année sont trop jeunes pour donner. Seules les pommes en-dessous de 2 m sont à cueillir, les autres sont ramassées par mes soins en amont et vendues en vrac à l’entrée du verger. Le résultat de la cueillette est pesé à la sortie. Il faut compter 1 euro le kilo cueilli et 1,20 euros le kilo déjà ramassé », détaille Pierre-Marie Dudefant. En effet, il faut préserver les nouvelles branches de ses pommiers, gages de récolte plus abondantes dans les années à venir. Il propose également, au pied du verger, du jus de pommes élaboré avec les pommes tombées au sol, pressées par la société de pomologie de Neuvy-Saint-Sépulchre.
Pomme de terre, une expérience à renouveler
Outre les pommes à couteau, Pierre-Marie Dudefant s’est aussi essayé à la culture de la pomme de terre blanche et rouge, sur un demi hectare non loin du verger. Là encore sur des plages horaires définies, l’option ramassage par les consommateurs a été prise. Moyennant 0,70 euros le kilo, ils trouvaient des contenants de 25 kg à disposition sur place. Depuis que la période de récolte est terminée, ceux qui se déplacent au verger le samedi peuvent encore en acheter en vrac. Fort de ce succès, le producteur a déjà sélectionné la parcelle qu’il destinera à cette culture l’an prochain. « Je savais qu’il y avait une certaine attente dans le domaine de la cueillette de la part des consommateurs. Cette demande est encore plus prégnante depuis la pandémie, les gens sont plus attentifs à ce qu’ils mangent », constate Pierre-Marie Dudefant.
Certes il croyait dur comme fer à son projet, mais ne pensait pas pour autant susciter un tel engouement dès la première campagne. Afin de se dégager du temps pour répondre aux questions des consommateurs, présenter son projet, il peut compter sur son frère, « qui est présent pour gérer le flux de clients et la caisse », ainsi que sur sa fille Agathe, dont le verger porte son prénom. « C’est une famille qui reçoit les familles le samedi », sourit-il.
Une aventure qui débute à peine
Fort de ce succès, le jeune installé ne compte pas s’arrêter là. Les idées de diversification ne manquent pas, mais il les garde secrètes « le temps qu’elles se concrétisent. Il y a tellement de pistes à explorer pour apporter de la plus-value sur l’exploitation, tout en proposant des cultures et produits différents aux consommateurs », escompte-t-il.
Contact • Tel : 06 60 17 38 48 • Facebook : @levergerdagathe • Instagram : le_verger_dagathe