DOSSIER CHAROLAIS
L’insémination artificielle pour évoluer plus vite
Pour la première fois, la SCEA du Monteil participera au concours de La Châtre en novembre. Père et fille conduiront sur le ring trois veaux d’un an. Un choix guidé par l’envie de présenter le travail génétique mené sur le cheptel depuis plus de vingt ans.
Pour la première fois, la SCEA du Monteil participera au concours de La Châtre en novembre. Père et fille conduiront sur le ring trois veaux d’un an. Un choix guidé par l’envie de présenter le travail génétique mené sur le cheptel depuis plus de vingt ans.
A Montipouret, Stéphane et Manon Soulas, de la SCEA du Monteil, soignent 100 mères charolaises, au sein d’un troupeau inscrit au HBC. Père et fille pratiquent l’insémination artificielle (IA) depuis l’installation de Stéphane en 2001 « pour faire évoluer plus vite la génétique du troupeau. Sur 100 vêlages, il y a une vingtaine de taureaux différents », illustre Stéphane Soulas. Pour ce faire, tous les ans, les mères et génisses primipares sont pointées afin d’établir le schéma d’accouplement. « On cherche avant tout à améliorer les qualités maternelles, c’est-à-dire le lait et les aptitudes au vêlage. Le but du jeu est de ne jamais sortir la vêleuse et de ne pas faire téter », développe Manon Soulas, installée sur l’exploitation familiale depuis avril 2024. « On veut aussi des veaux de gabarits assez petits mais avec un fort potentiel de croissance, qui grandissent vite et bien, et surtout qui soient vifs dès la naissance », complète Stéphane Soulas.
Pour l’IA, la subtilité est dans la détection des chaleurs. Pour cela, les Soulas utilisent des colliers, « comme on est équipé de détecteurs de vêlages. D’ailleurs, ces derniers sont des outils connectés que tout éleveur doit avoir », estime le père. En période de chaleur, l’inséminateur peut ainsi venir tous les jours, « voire deux fois par jour pour ne pas rater le créneau », explique sa fille. Stéphane Soulas a suivi la formation pour inséminer lui-même, mais il n’a pas encore franchi le pas.
Pour le bon suivi de la reproduction, les éleveurs réalisent trois échographies par an sur les femelles. « Une quand elles sortent au pâturage afin de faire les lots », la seconde après les IA « pour être sûrs que les vaches soient pleines », et une autre en août pour celles qui vont « aller au taureau pour un retour à la repro si elles sont vides après l’écho post IA, ce qui induira des vêlages tardifs », détaille Manon Soulas. Dans leur approche de l’élevage, père et fille séparent les veaux des mères la journée, « ils sont ensemble pour la tétée du matin et du soir », précisent ils. Puis, les broutards sont vendus à 7 mois, vers mars-avril, « pour l’engraissement via un négociant en bestiaux. Tout le lot est négocié et part pour le même atelier d’engraissement, comme ça pas besoin de réalloter », apprécient ils.
Parfois, se jauger par rapport aux autres, ça fait du bien, ça permet d’avancer.
Stéphane Soulas
TROIS VEAUX D’UN AN À LA CHÂTRE
Également éleveurs de percherons, les Soulas sont plus habitués aux concours équins que bovins. Mais cette année, ils seront présents dans les travées de la Halle des Rouettes, le 8 novembre, pour le concours charolais de La Châtre. « Depuis quelques Manon Soulas avec l’un de ses trois veaux charolais qui participeront au concours le 8 novembre à La Châtre années, on hésitait à participer », avoue Stéphane Soulas. Le com pagnon de sa fille, salarié agricole dans un élevage inscrit, les a aidés à franchir le pas. Père et fille viendront donc avec trois veaux nés à l’automne 2023.
A quelques semaines de l’échéance, l’heure est à la préparation. « On est en train de les dresser, les habituer à être brosser et laver. En les manipulant tous les jours, depuis leur naissance, ils sont très calmes, dociles, ce qui facilite la préparation pour le concours. Cependant, il faut les habituer au licol et à marcher au bout d’une corde », confie Manon Soulas. Pour eux, le concours leur donnera l’occasion de revoir des confrères, « d’essayer de vendre les veaux sur place ou les jours suivants », mais également de « voir où l’on se situe vis-à-vis des autres éleveurs, notamment dans nos choix de sélection. Parfois se jauger par rapport aux autres, ça fait du bien, ça permet d’avancer », juge Stéphane Soulas.
Les trois veaux d’un an qui seront en lice lors du concours de La Châtre sont les coups de cœur des Soulas. « Dès les premières semaines après la naissance, on savait que ces veaux seraient vendus en reproducteurs car ils sortaient du lot. Ils ont une belle conformation et expriment pleinement les standards de la race », étaye Manon Soulas. Leur choix étant sûr, ils les ont faits génotyper. « C’est important que les veaux que l’on destine à la repro nous plaisent, car ils peuvent plaire à d’autres éleveurs », souligne la jeune éleveuse. Un choix validé par le technicien du HBC « venu les voir, indique le binôme. Son avis a confirmé notre choix, et nous a confortés dans notre démarche de sélection ».
Les éleveurs doivent réaliser les PCR pour la BVDIBR et besnoitiose 21 jours avant le concours, et le dépistage MHEFCO 14 jours avant. « Ces dépistages sont pris en charge par le GDMA », glisse Manon Soulas.