TRANSMISSION - REPRISE
Gaec Marathon : de père en fille
Le 9 décembre, la chambre d’agriculture de l’Indre a distingué Coralie Marathon en lui décernant le prix créateur-repreneur de l’année. Cette reconnaissance, attribuée lors de la soirée transmission-reprise organisée par les trois chambres consulaires (CCI, CMA et chambre d’agriculture) de l'Indre, salue son installation réussie en quelques mois seulement sur l’exploitation familiale de Gargilesse-Dampierre.
Le 9 décembre, la chambre d’agriculture de l’Indre a distingué Coralie Marathon en lui décernant le prix créateur-repreneur de l’année. Cette reconnaissance, attribuée lors de la soirée transmission-reprise organisée par les trois chambres consulaires (CCI, CMA et chambre d’agriculture) de l'Indre, salue son installation réussie en quelques mois seulement sur l’exploitation familiale de Gargilesse-Dampierre.
“Petite, quand je rentrais de l'école, ma priorité était d'aller voir mes vaches. C'était ma ferme », raconte Coralie Marathon avec un sourire empreint de nostalgie. Son rêve d'enfant s'est concrétisé le 23 avril 2024, en s'installant en Gaec avec son père, Stéphane Marathon.
Pourtant, ce projet était loin d'être évident. Les surfaces de l'exploitation étaient jusqu'alors insuffisantes pour accueillir un associé. Puis, le décès accidentel d'un voisin agriculteur, a permis la reprise de nouvelles terres. À 25 ans, Coralie Marathon a ainsi pu transformer son rêve en réalité.
Un parcours d'installation en accéléré
Après un Bac Pro CGEA élevage au lycée agricole de Châteauroux et un BTS ACSE à Ahun, Coralie Marathon a travaillé à la Poste, tout en aidant son père dans la gestion administrative de son exploitation. Elle démissionne début 2024 pour devenir salariée de l'exploitation, avec pour objectif de s'installer trois mois plus tard. Une rapidité remarquable, liée aux circonstances tragiques et à sa détermination.
La jeune femme a été accompagnée dans cette installation express par la chambre d'agriculture de l'Indre : Michel Georjon, responsable d'équipe transmission, pour la partie reprise des surfaces, et Wilfried Gibault pour la partie installation. Coralie Marathon recommande vivement à tous les porteurs de projet « d'en parler avec la chambre, c'est la meilleure démarche ». Elle remercie chaleureusement ses accompagnateurs pour leur travail efficace.
Une détermination signée Marathon
L'histoire du Gaec Marathon, c'est celle d'une résilience familiale. Stéphane Marathon s'est installé en 1995, en partant de zéro : « Mon père a tout créé de ses mains », raconte Coralie Marathon avec fierté « il n'avait pas de bâtiments et travaillait dans le transport à côté ». Aujourd'hui, le duo père-fille est à la tête d'un cheptel inscrit de 110 mères limousines et de 219 hectares, principalement en pâturage, avec un peu de céréales pour l'autoconsommation.
Les vêlages se font pour les trois quarts à l'automne et le reste au printemps. Les veaux partent en broutards. Une quinzaine de génisses est gardée pour le renouvellement, tandis que 10 à 15 autres sont vendues à la mise à la reproduction et le reste en génisses pleines. Ils vendent également 5 à 10 taureaux reproducteurs par an.
Un prix, une reconnaissance
Le 9 décembre 2024, la chambre d'agriculture de l'Indre a salué le parcours de Coralie en lui attribuant le prix créateur-repreneur de l'année. Une belle reconnaissance : « Je suis contente qu'ils aient pensé à moi. Ça veut dire que mon projet était sérieux , déclare-t-elle avec émotion. Je réalise que je suis réellement installée ».
Les yeux tournés vers l'avenir
Entrepreneure dans l'âme, Coralie a pour projet de construire un bâtiment pour engraisser les veaux en taurillons de 20-22 mois. Elle souhaite également accueillir des stagiaires sur l'exploitation et encourage ses confrères à faire de même : « Nous en avons eu besoin, il est temps de renvoyer la balle », affirme-t-elle. Compétitrice dans l'âme, elle souhaite être plus présente sur les concours, une façon de faire connaître l'exploitation et de favoriser la vente de reproducteurs.
Cette jeune agricultrice déterminée espère faire briller le nouveau nom de l'exploitation : « Gaec Marathon père ET fille », un « et fille » auquel elle tient tant. Elle résume son parcours ainsi : « Quand on veut quelque chose, on peut l'avoir si on s'en donne les moyens. » Entre respect et poursuite du travail de son père et vision pour l'avenir, l'histoire du Gaec Marathon continue de s'écrire avec passion et ambition.