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Les 4, 5 et 6 juillet au Dorat
Rendez-vous des champions du monde de la tonte

Au Dorat, dans les bureaux de l’association pour le mondial de tonte de moutons, c’est plus que jamais l’effervescence. Les premiers compétiteurs arrivent et l’aventure commencée il y a plus de trois ans touche à son but.

Jusqu’ici, les championnats du monde de tonte de moutons, qui auront lieu pour la première fois en France du 4 au 7 juillet au Dorat (Haute- Vienne), étaient une longue série de chiffres : 33 pays participants, plus de 300 compétiteurs, 5 000 moutons, 350 bénévoles, 42 mois de préparation, un site de 7 hectares pour accueillir sur toute la durée de la manifestation 50 000 visiteurs… Mais depuis quelques jours, les chiffres avancés par l’association organisatrice, l’association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM), se transforment peu à peu en réalité.

 

Sur le stade Joseph-Guillemot (athlète né au Dorat en 1899 et médaillé d’or aux JO de 1920 sur 5 000 m) les chapiteaux se sont dressés les uns après les autres et le préfet de la Haute-Vienne. Seymour Morsy, en visite sur le site lundi 24 juin, n’a pas caché son enthousiasme et s’est dit « impressionné » quand il est entré dans le chapiteau des compétitions, où près de 1 500 places assises en gradin sont déjà installées et où le podium de tonte surélevé sentait encore la peinture fraîche. Six postes de tonte, sur fond bleu, permettront aux compétiteurs de s’affronter lors d’épreuves qui allient dextérité, rapidité et endurance.

 

Le chronomètre ne fait pas tout, la qualité de la tonte est un critère tout aussi important dans la note finale délivrée par les juges,. Pour Klaus Kiefer, référent des juges Machine, membre de l’AMTM, les champions sont ceux dont les animaux tondus présentent le moins de défaut. Pour que la toison de la brebis soit le plus facilement exploitable, il faut que les fibres soient d’une longueur homogène. Et même avec une tondeuse électrique et les gestes de tonte développés par le tondeur néozélandais Walter Godfrey Bowen dans les années 50, ce n’est pas une mince affaire.

 

Des stars de la tonte

 

Les tondeurs les plus renommés seront présents au Dorat, comme l’Irlandais Ivan Scott, qui détient le record du monde de tonte à la machine en 9 heures, avec 867 agneaux tondus. Le Sud Africain Mayenseke Shweni, double champion du monde de tonte aux forces, a prévu de faire le voyage (plus de 8 000 km). Racheal Hutchison, cinq fois championne d’Australie, Leann Brimmer, championne des USA, et l’Écossaise Audrey Lamb vont s’affronter dans la tout aussi spectaculaire discipline du tri de laine.

 

L’équipe de France, qui joue à domicile pour la première fois, espère bien tirer son épingle du jeu. Jamais les championnats du monde n’avaient eu lieu dans notre pays. C’est en 2015 qu’un groupe de tondeurs et de passionnés s’est formé avec dans l’idée d’organiser les championnats du monde de tonte de moutons en France. De la fin de l’année 2015 à février 2017, l’association a monté son dossier et a candidaté auprès du World Council (comme pour les jeux olympiques, il ne suffit pas d’avoir envie d’accueillir les mondiaux, il faut être retenu). Dans la nuit du 7 au 8 février 2017 (la décision était prise de l’autre côté de la planète, en Nouvelle-Zélande), on apprenait que la candidature française était retenue.

 

Depuis cette date les membres de l’AMTM et leur président, Christophe Riffaud, ont travaillé, mobilisé des fonds, des partenaires, imaginé cet événement qui va se tenir au coeur d’un territoire depuis longtemps porté par le mouton. La Haute-Vienne est toujours le département qui compte le plus de brebis nourrices (250 000). Quatre-vingt pour cent de la surface agricole est en herbe et dédiée à l’élevage (ovin et bovin, avec la célèbre limousine). Trouver les moutons à tondre n’était donc pas la partie la plus difficile de cette folle aventure.

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