Le désherbage mécanique complémentaire à la chimie
Contre les adventices, les solutions chimiques montrent leurs limites, notamment avec le retrait de certaines substances actives. Le recours au désherbage mécanique en préventif et/ou curatif s’intègre dans une stratégie mixte avec une gestion de la juste dose chimique, comme l’explique Olivier Hochedel, de la FDGEDA du Cher.
Contre les adventices, les solutions chimiques montrent leurs limites, notamment avec le retrait de certaines substances actives. Le recours au désherbage mécanique en préventif et/ou curatif s’intègre dans une stratégie mixte avec une gestion de la juste dose chimique, comme l’explique Olivier Hochedel, de la FDGEDA du Cher.
Le désherbage mécanique a-t-il pour objectif de remplacer les interventions chimiques ?
Olivier Hochedel : Le désherbage mécanique est un levier agronomique à part entière. Il permet de limiter l’usage de la chimie et/ ou de le renforcer. En conventionnel, le désherbage mécanique ne remplace pas la chimie, il la complémente.
Quelle est la meilleure stratégie à adopter ?
O. H : Objectivement, la stratégie qui fonctionne le mieux, c’est une action en prélevée avec une herse étrille, 3-4 jours après les semis, afin de détruire les graines d’adventices mises en germination lors du semis de la culture. C’est une approche assez dépendante de l’effet année et des conditions pédoclimatiques. On peut également compléter son action de désherbage mécanique via un passage en post-levée avec une herse étrille ou une houe rotative à partir du stade 3 feuilles.
Vers quel outil se tourner ?
O. H : Sur un scénario de désherbage mécanique, chez un céréalier en conventionnel, la herse étrille est le matériel le plus pertinent, de par sa vitesse d’exécution et son coût de passage pour des herses étrilles basiques. Sur des sols plus durs, on se tournera vers un modèle plus performant permettant plus d’agressivité. En culture biologique, l’exploitant optera pour du matériel plus high-tech avec des options particulières, comme une gestion de la pression réglée dent par dent ou faire le choix d’une roto-étrille. La houe rotative sera plus employée sur des sols plus durs comme des limons ou des argiles, mais sera peut-être moins performante qu’une herse étrille. La stratégie est similaire : agir en prélevée ou en post-levée à 3 feuilles. La bineuse, quant à elle, sera surtout utilisée en agriculture biologique. Néanmoins, des interrogations se posent en agriculture conventionnelle et c’est pour cela que la FDGEDA met en place un essai sur ce sujet.
Le désherbage mécanique peutil s’effectuer sur tout type de sol ?
O.H : Selon la charge de cailloux, il faudra être pointilleux sur les réglages et la vitesse de travail pour ne pas blesser la culture lors de la post-levée. Sur limon avec une structure fragile, par exemple, le passage d’un outil type herse étrille avec l’effet râteau et vibrant des dents va affiner la couche superficielle du sol et risque d’accentuer la battance, ce qui entraîne une fermeture du sol.