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L’origine des produits inspectée par la FDSEA 36 dans les GMS

Jeudi 8 juin, la FDSEA 36 s’est rendue dans les grandes surfaces de Châteauroux, afin d’inspecter l’origine et surtout sa lisibilité sur les produits mis en vente. Les produits étrangers et/ou sans origine bien définie sont encore trop nombreux, selon les adhérents.

Le 8 juin au matin, les tracteurs ont vrombi dans Châteauroux, la FDSEA 36 ayant pris la direction des grandes surfaces. But de l’opération : faire le tour des rayons de produits finis et transformés afin d’évaluer l’origine et l’étiquetage des aliments proposés aux consommateurs.

« N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas », c’est le mot d’ordre des agriculteurs de la FDSEA 36 envenimé par le rapport de la Cour des comptes perçu comme un moyen d’« accélérer la décapitalisation de notre cheptel français pour mieux assumer les importations » souligne le syndicat. « Si on doit importer des produits étrangers, qu’ils aient les mêmes normes sanitaires et environnementales qu’on nous impose, nous agriculteurs français. On importe des aliments produits avec des méthodes de culture et d’élevage qui nous sont interdits en France » détaille Philippe Barrault, éleveur caprin et céréalier.

L’ACTION ET LES ÉTIQUETTES ORIGINE SCORE

« L’importation, c’est laisser notre souveraineté alimentaire aux autres », note la FDSEA 36. Alors pour interpeller sur la quantité d’aliments étrangers présents dans nos rayons, le syndicat a choisi d’adapter le « Nutri-score » en « Origine score ». Les produits français ont été étiquetés « Origine score A », les produits étrangers « Origine score E ». A l’image de l’action menée en février 2022, les produits sans origine ou à l’origine imprécise ont obtenu l’étiquette « Origine de nulle part ».  

Jambon blanc, saucisson, viande de bœuf, poulet mais aussi pâtes, huile et rayon vrac, ont été observés, les étiquettes épluchées et la traçabilité notée. « A nous d’exiger la transparence parfaite sur l’origine des produits pour les consommateurs » précise Jérôme Tellier, président de la FDSEA 36 aux dirigeants de Carrefour et de Leclerc Saint-Maur.  

Du côté des produits transformés : raviolis, cordons bleus et autre préparation au poulet d’une grande marque nationale, ont récolté l’autocollant « Origine de nulle part » pour leur préparation à base de matières premières notée « origine UE et non UE ». Après avoir étiqueté bon nombre de produits, les adhérents FDSEA 36 ont enlevé du rayon le ambon blanc, tous les produits non-origine France, soit... entre 30 et 40 %.  

ENCORE TROP DE CONFUSION POSSIBLE

Certaines occurrences entrainant la confusion des consommateurs posent problème à la FDSEA 36. « Lorsque l’on regarde rapidement ce cordon-bleu affichant fièrement le drapeau bleu, blanc, rouge, on se dit que c’est français. Mais si on regarde de plus près, on voit que c’est la fabrication qui est française et non les matières premières. Et pire encore, il faut retourner la boite pour voir que le lait utilisé est d’origine UE et non UE. Ce qui signifie partout et nulle part à la fois », note Jérôme Tellier. Autre habitude que la FDSEA 36 dénonce : la mention « Origine UE ». « Ce n’est pas une origine mais une provenance. Le produit en question peut venir d’Italie, de Pologne, de Roumanie… Cette indication n’indique rien », précise-t-il pointant également un problème de lisibilité : « L’information, quand il y en a une, il faut aller la chercher, c’est écrit en tout petit, et cela demande du temps que le consommateur n’a pas ».  

Lili Gedrasiak, venue faire ses courses à Carrefour, « regrette dans les supermarchés les efforts qu’il faut mener pour acheter français. Cela devrait être simple et clair. C’est compliqué de s’y retrouver face à un rayon immense de jambon blanc par exemple ». Même constat pour Evelyne Journeau qui est surprise par le rayon vidé des tous les produits étrangers : « J’essaie de faire attention aux produits que je choisis. Je préfère acheter moins, mais manger mieux. Mais c’est loin d’être simple ».  Une retraitée corse, interpellée par l’action à Leclerc, explique que « c’est désolant pour l’agriculteur et pour le consommateur. Depuis l’Ukraine, on a l’impression qu’on n’a plus rien en France, qu’on ne produit plus rien. J’ai l’impression d’une manipulation éternelle et ingérable ».

« C’est important de comprendre que certains n’ont pas les moyens d’acheter français, mais même les produits à bas prix, il faut les faire chez nous. C’est le seul moyen de savoir vraiment comment ils sont faits » conclut Philippe Barrault. Pendant quelques jours, les consommateurs ont pu voir dans les rayons les produits étiquetés. Quant aux dirigeants des grandes et moyennes surfaces (GMS), la FDSEA 36 espère qu’ils feront remonter l’information.

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