VIE RURALE
Les saveurs du Sud-Ouest, mais pas que, régalent La Buxerette
Depuis le 15 mars 2023, Audrey Dutreuil et Mickaël Roca ont redonné vie au centre-bourg de La Buxerette en reprenant le restaurant du village. Un pari fou pris par ce couple du Sud-Ouest, fraîchement inscrit au Gault et Millau Centre-Val de Loire 2024.
Depuis le 15 mars 2023, Audrey Dutreuil et Mickaël Roca ont redonné vie au centre-bourg de La Buxerette en reprenant le restaurant du village. Un pari fou pris par ce couple du Sud-Ouest, fraîchement inscrit au Gault et Millau Centre-Val de Loire 2024.
De prime abord, rien ne prédestinait le couple bordelais à s’installer à La Buxerette. « On voulait voir autre chose et je souhaitais me rapprocher de mes grands-parents qui vivent à Méasnes. On a franchi le pas en juin 2022 », explique Audrey Dutreuil. Tout est parti de là !
Dans un premier temps, elle trouve du travail pendant que son conjoint est en convalescence après une blessure au rugby. « J’avais dans l’idée de prendre un commerce dans le coin, je pensais à une épicerie ambulante. Mais nous n’avions pas le budget, donc j’ai oublié l’idée, poursuit-elle. Puis on s’est dit : et pourquoi pas bosser ensemble ? »
LA VOLONTÉ DE CRÉER UN COMMERCE DE PROXIMITÉ
En parallèle, le couple regardait souvent la chronique SOS Village lors du journal télévisé et un jour, ils ont eu le déclic. « On a regardé sur le site les fonds de commerce à reprendre, et il y avait le restaurant ici à La Buxerette ». Mickael Roca étant chef de cuisine dans le Sud-Ouest, pourquoi pas se lancer ?
A partir de là, tout est allé à un rythme speed, à l’image du couple. « Le local était en location à la mairie, pas très cher. On a appelé un jeudi d’octobre 2022 et on a visité les lieux le mardi suivant. On a discuté avec la mairie des attentes qu’il y avait par rapport au restaurant », relate le couple. La mairie a financé toute la cuisine car il n’y avait plus rien dans le local, ce qui a permis au duo « de faire la cuisine comme on le souhaitait, en fonction de notre méthode de travail ».
Pendant l’avancée des travaux, les deux jeunes déposent un dossier auprès d’Indre Initiative. Le dossier a été accepté en janvier 2023, la banque a suivi et la procédure administrative bouclée avec la mairie. « On a travaillé d’arrache-pied en février 2023 pour peaufiner le restaurant. On a eu quelques péripéties, comme avec la mise en route des tireuses à bières, nos parents et frères sont venus nous aider, se souvient la restauratrice. Et le 15 mars, on était ouvert ! ». La semaine, Mickaël Roca concocte des menus ouvriers (16 €) et le week-end, c’est à la carte. « Relancer le restaurant était un sacré pari, peu de gens y croyait. On ne pensait pas avoir ce succès », avoue Audrey Dutreuil.
L’ANTI-GASPI, UN DES CRÉDOS DU COUPLE
Le succès est au rendez-vous rapidement car durant les travaux, le couple est allé à la rencontre des gens « via nos loisirs, l’équitation pour moi et le rugby pour Micka ; mais aussi en allant à la rencontre des diverses associations locales », ajoute-t-elle. Puis le bouche-à-oreille a fait le reste. « On a réussi à ramener les jeunes dans le coin, à redonner de la vie ici, car il n’y avait rien pour eux. On est des jeunes, on essaie de créer une certaine ambiance », avance le couple.
Autre secret du succès : la philosophie de la maison. « On ne travaille que des produits frais de saison, et des produits du Sud-Ouest. On raisonne notre approvisionnement, de ce fait on limite le gaspillage. On a peu de déchets, les restes de cuisine sont donnés aux poules », détaille Audrey. Quant aux repas confectionnés et non consommés le midi, ils sont vendus à emporter, à moitié prix, le soir. « On met un message sur les réseaux et ça part très vite, car c’est bon et aussi car il y a peu de parts », pointe-t-elle.
CRÉER DES EMPLOIS SUR LE TERRITOIRE
Maintenant que le couple a trouvé son rythme de croisière, il était temps de se lancer un nouveau défi. C’est chose faite depuis le début de la saison. Le couple a racheté le fonds de commerce du restaurant du lac d’Eguzon. « L’idée était de nous lancer, et de développer par la suite la marque Maître Guillemin. On a la volonté de créer des emplois sur le territoire, donner sa chance à de jeunes cuisiniers », explique Mickael.
Au printemps, après l’acquisition du restaurant d’Eguzon, devenu La Plage By Guillemin, ils ont passé leur temps libre à nettoyer, aménager à leur manière, à revoir la carte. Et, par la même créer des emplois, pour l’heure saisonniers. « L’idée est qu’Audrey reste à la Buxerette pour garder le contact avec notre clientèle fidèle, elle est le visage de chez Maître Guillemin, avec en cuisine un jeune. Il aura la possibilité de s’exprimer pleinement sur du menu ouvrier, avec la même discipline que je mets quand je suis aux fourneaux », développe le restaurateur, qui compte en faire de même à Eguzon. « Je repasserais en cuisine en cas de coup de feu pour épauler, accompagner », souhaite Mickael qui espère être un mentor, comme l’ont été « ceux qui m’ont donné ma chance à mes débuts dans la profession ».