Multiplier les expériences agricoles avant de s’installer
Après trois ans de salariat au Service de remplacement de l’Indre, Foucault Duhail franchit le pas de l’installation. Son expérience très enrichissante au sein de l’association lui permettra en janvier 2024 de s’installer sereinement. Portrait.
Après trois ans de salariat au Service de remplacement de l’Indre, Foucault Duhail franchit le pas de l’installation. Son expérience très enrichissante au sein de l’association lui permettra en janvier 2024 de s’installer sereinement. Portrait.
Depuis le 31 mai, Foucault Duhail a quitté son poste de salarié au Service de remplacement. Il se sent prêt pour se lancer dans ce qu’il a toujours voulu faire : reprendre l’exploitation familiale.
« VOIR DIFFÉRENTES MÉTHODES DE PRODUCTION »
Après un Bac pro production animale et un BTS en apprentissage, Foucault Duhail a choisi d’aller faire ses armes à l’étranger. « J’ai passé six mois au Canada dans une exploitation céréalière pour la saison. Puis, j’ai été vacher dans une exploitation laitière en Irlande, pendant un an. Je m’occupais des 350 vaches, de la reproduction au vêlage en passant bien sûr par l’alimentation », détaille-t-il. C’est alors qu’un poste au Service de remplacement s’est libéré. « Je me suis dit que cela pouvait être enrichissant. Et ce fut le cas car j’y suis resté trois ans », note le futur exploitant. En effet, le jeune agriculteur était employé en CDI sur cinq fermes bien diff érentes. Deux d’entre elles étaient en système extensif, une en intensif, une en semi-extensif et la dernière en bio. D’un point de vue organisationnel, Foucault Duhail était mis à disposition un jour par semaine dans chacune des exploitations. « Pour un début de carrière, le travail dans différentes fermes m’a beaucoup appris. J’ai accumulé de l’expérience et vu cinq méthodes de travail diff érentes », précise-t-il avant d’ajouter : « Le Service de remplacement c’est aussi complexe. Il faut savoir s’adapter à chacune des exploitations dans lesquelles on est aff ecté ». L’agriculteur salue aussi l’importance de travailler à plusieurs dans une exploitation : « Il est essentiel de pouvoir alléger son travail lorsqu’on est agriculteur. D’un point vu social, c’est également nécessaire d’avoir un employé, un associé ou simplement un salarié du Service de remplacement de temps en temps ». C’est en partie pourquoi il choisit aujourd’hui de s’associer en Gaec pour s’installer.
NOUVELLE EXPLOITATION
Le rêve de Foucault Duhail a toujours été de pouvoir reprendre l’exploitation de son père. Mais seul, la tâche lui paraissait complexe. Jérôme Gausse, chef d’exploitation chez qui il travaillait avec le Service de remplacement, lui a proposé de s’associer en Gaec. Après un an et demi de réflexion, Foucault Duhail a alors entamé son stage d’installation accompagné par la chambre d’agriculture de l’Indre. Désormais, les associés sont éleveurs de charolaises et limousines avec 150 vêlages en système semi-extensif. L’installation sera eff ective en janvier 2024, Foucault Duhail pourra alors étendre le Gaec et reprendre complètement l’exploitation de son père, à Bouesse. « J’ai toujours aimé les vaches. C’est une production indispensable à notre terroir berrichon. Elles font partie du paysage et entretiennent le parcellaire qu’on ne pourrait pas entretenir autrement ». Côté cultures, le duo se retrouve pleinement sur les techniques culturales simplifiées. « Nous avons tous les deux la même logique de travail autour du semis direct, d’agriculture conventionnelle très raisonnée. L’idée est toujours de minimiser les charges et de réfl échir sérieusement aux pratiques d’agriculture de conservation », précise le futur installé avant d’ajouter : « Je conseille aux jeunes de partir à l’étranger dès qu’ils en ont l’occasion. Ça permet de s’ouvrir à d’autres modes de production même si tous ne sont pas bons à prendre, c’est toujours intéressant de voir ». Il n’a plus qu’à poursuivre son parcours d’installation avant de s’établir officiellement dans le Gaec.